Née au Bengladesh, la journée internationale de la langue maternelle a été officialisée par l’UNESCO en 19991. Elle est l’occasion de préserver la diversité culturelle et de mettre en avant le multilinguisme à travers le monde. Pour célébrer cette journée intéressons-nous à l’exemple de nos départements.
Le français n’est pas nécessairement la langue maternelle de chaque apprenant présent dans une classe. Parfois nommée langue seconde ou langue de scolarisation, le français peut avoir été appris par une personne dès son plus jeune âge en même temps qu’une autre langue, nous pensons ici au natif régional, ou acquise suite à une immigration vers un pays francophone. Qu’il s’agisse de l’une ou de l’autre modalité d’acquisition, le français est alors mené à co exister dans le quotidien d’une personne avec sa langue première, sa langue maternelle.
Revenons ici sur la question de l’enseignement des langues régionales. Commençons par l’exemple du breton. En 2021, 16 020 élèves de primaire sont concernés par cet enseignement pour un total de 19 340 (Larvol, 2022). Pourtant 57% des locuteurs de bretons ont actuellement plus de 70 ans signe d’un vieillissement de la population maitrisant cette langue. Enseigner dans les écoles Diwan, le breton est majoritairement perçu comme une langue à mobiliser à l’école et peu parlée dans le quotidien. Elle est pourtant présente de manière forte sur le territoire breton notamment à travers un double affichage de villes comme on peut le voir.
Exemple de signalétique en breton
Notre second exemple porte sur la langue créole, une langue d’Outre-Mer. A la Réunion 54 classes bilingues français/créole sont ouvertes à l’école pour un total de 439 enseignants habilités langue vivante régionale. Le créole réunionnais y est enseigné entre 8 à 12h par semaine. La présence de la langue dans les enseignements perdure au collège. Ils sont 13 établissements à proposer l’option LVR (langue vivante régionale) à 570 élèves. Les lycées offrant un enseignement du créole en LV3 (langue vivante 3) sont quant à eux au nombre de cinq, soit 388 lycéens. A l’université, un DU2 est proposé pour apprendre cette langue signe de revalorisation des langues régionales.
Langue maternelle ou co-maternelle pour la plupart des réunionnais, au contraire du breton, elle est une langue fortement pratiquée à la maison mais aussi au travail. Le réunionnais réalise une alternance entre le créole et le français en fonction des situations dans lesquelles il évolue. On dit qu’il est dans un continuum linguistique faisait du réunionnais un véritable locuteur bilingue.
Exemple d’activité de lecture en créole réunionnais
Sources :
Le réunionnais : https://pedagogie.ac-reunion.fr/fileadmin/ANNEXES-ACADEMIQUES/03-PEDAGOGIE/01-ECOLE/langue-vivante-regionale/classe_bilingue.pdf
Académie de La Réunion, Langue Vivante Régionale https://pedagogie.ac-reunion.fr/lvr-ecole.html
https://imazpress.com/actus-reunion/-ducation-le-koze-et-l-ecriture-kreole-enseignes-dans-les-ecoles-reunionnaises#:~:text=170%20%C3%A9coles%20de%20l’%C3%AEle,de%20cinq%2C%20soit%20388%20lyc%C3%A9ens. Le breton : https://journals.openedition.org/lbl/4089#:~:text=Rassemblant%2019%20340%20%C3%A9l%C3%A8ves%20%C3%A0,scolarise%20plus%20de%2010%20%25%20des