ChatGPT met en évidence le sujet de l’IA dans l’éducation et nous amène à repenser nos pratiques pédagogiques et professionnelles. De plus, l’IA sous toutes ses formes va prendre une place de plus en plus importante sur le marché du travail, la communication, l’information bref le monde auquel nous préparons nos étudiantes et nos étudiants ainsi que l’évolution de nos métiers.
C’est d’humeur exploratrice que les participantes et participants ont démarré cet atelier de découverte de cet outil de conversation artificielle :
La première partie de l’atelier a consisté en un exercice pratique pour tester l’outil : il s’agissait d’utiliser chatGPT pour créer un cours de TD sur une matière au choix. De cette manière, chacun et chacune a pu découvrir l’outil, échanger avec les autres pour affiner les recherches et discuter des premières impressions.
Les limites observées par le groupe
Les textes qui ont permis d’entraîner l’algorithme de chatGPT ne vont pas au-delà de 2021. Des phénomènes liés à l’actualité n’apparaissent donc pas directement dans les réponses. Par ailleurs, l’intelligence de l’outil est dans la prédiction des suites de mots et non dans la pertinence de l’information et du sens qu’ils véhiculent. De notre point de vue donc, même si chatGPT offre toujours une réponse, celle-ci va souvent comporter des erreurs, des approximations ou du verbiage creux.
Autre limite d’importance dans l’économie de l’information; l’absence de sources citées. On ne sait pas à partir de quel corpus la réponse est formulée. il est possible de demander à chatGPT de citer les sources d’information, ce qu’il fait, mais reste encore à les vérifier, comme dans tout travail de recherche.
Perplexity AI est une autre intelligence artificielle conversationnelle qui, à la différence de chatGPT, cite systématiquement ses sources. C’est un outil utile pour créer des bibliographies dans le cadre d’un travail de recherche.
Les avantages observés par le groupe
Comme la plupart des outils numériques, les avantages majeurs de chatGPT repose sur sa rapidité de traitement d’un nombre phénoménal de données. Son répertoire excède de très loin les capacités d’informations d’une vie humaine et permet de l’interroger sur pratiquement tous les sujets qui ont généré une trace écrite sur Internet, notamment sur Wikipédia.
Parallèle avec cet autre outil, chatGPT est un outil inspirant dans le démarrage d’une réflexion ou d’une recherche. Il propose des idées structurées qu’il peut affiner à notre demande et que nous pouvons compléter et affiner par nous-mêmes pour leur apporter la nuance que cet outil ne permet pas sur des sujets pointus.
La déontologie au coeur de l’usage de chatGPT dans l’enseignement supérieur
L’une des inquiétudes du monde de l’éducation face à ces outils conversationnels est le risque de fraude aux examens. il est possible en effet de demander à un chatbot d’écrire une réponse à une question d’évaluation. Si des mesures diverses peuvent être prises pour repérer et sanctionner la fraude, la prévention doit rester une de nos priorités. En effet, c’est à la racine des problèmes liés au plagiat qu’une éducation formelle et explicite à l’éthique des études pourrait agir.
L’usage d’un chatbot peut ainsi être considéré comme du plagiat puisque le texte soumis à l’évaluation n’a pas été conçu par la personne.
Cette page rappelle aux étudiantes et étudiants ce que constitue le plagiat et comment l’éviter. Une ressource utile et rapide à parcourir qui peut servir à enclencher une discussion en cours sur l’usage des chatbot.
L’université de Genève au conçu des modules de formation sur la recherche informationnelle à l’université et le plagiat. Composés de vidéo mettant en scène des étudiantes et étudiants, ils comportent aussi des quiz et des ressources our aller plus loin.
L’art du prompt
L’intérêt d’un outil repose avant tout sur l’usage qui en est fait : concernant un logiciel conversationnel comme chatGPT, l’usage à maîtriser est l’art de rédiger des prompts efficaces. Le prompt, c’est le texte écrit par l’usager ou l’usagère, la question que l’on pose à la machine. L’outil essaiera de répondre le plus précisément à la question posée, en suivant son algorithme qui choisit le mot le plus probable suivant le précédent, mais n’ira pas au-delà. Il n’est pas dans votre tête. C’est donc à vous de poser vos questions de la façon la plus complète possible. Et si la réponse fournie ne vous convient pas, demandez-lui d’apporter davantage de précisions en affûtant vos questions. L’exploitation du potentiel de ChatGPT réside en partie dans votre capacité à structurer et rédiger vos questions (prompts).
Qui sait ? Un nouvel atelier sur l’art du prompt verra peut-être le jour prochainement !
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