Retours sur le QPES 2021-2022. Épisode 2 : communication de Solveig Fernagu

La deuxième journée du colloque nous avons accueilli Solveig Fernagu, directrice de recherche au LINEACT CESI, co-responsable du thème « Apprendre et innover », pour partager son expertise et préciser le cadre scientifique autour du thème de l’engagement et du pouvoir d’agir.

Dessin de Benoît Raucent, 2022

Les environnements capacitants

Solveig Fernagu est revenue tout d’abord sur la notion d’environnement capacitant, « c’est-à-dire des environnements offrant les conditions propices à ce que chacun développe ses dispositions à apprendre (construction de nouveaux savoirs et de nouvelles compétences), et son pouvoir d’agir » (Appel à communication QPES 2021). Pour mieux appréhender cette notion d’environnement capacitant, elle nous a invité à comprendre celle du pouvoir d’agir et des capabilités, c’est-à-dire « disposer du pouvoir de faire quelque chose », qu’elle distingue de la capacité qu’elle renvoie directement à l’action, c’est-à-dire « avoir le droit de faire quelque chose »

Elle rappelle ainsi que l’acte d’apprendre ne peut se faire à la place de la personne, qu’un « apprentissage est [toujours] singulier » et que l’on ne peut que « aider à apprendre et donner l’envie d’apprendre », principe parfois oublié, selon elle, par les « organisations apprenantes » que sont les établissements de formation dans leur organisation collective et « offrant des moyens de formations identiques pour tous ».

Pour asseoir notre compréhension de la notion du pouvoir d’agir, qu’elle associe à celle du développement des individus, Solveig Fernagu inscrit son cadre dans la définition d’Amartya Sen, économiste et philosophe indien, prix Nobel en 1998. Dans la vie courante, se développer professionnellement renvoie généralement à l’idée d’accroissement des savoirs professionnels. Dans une perspective senienne, on envisage le pouvoir d’agir comme un pouvoir de transformation, un « bien naître » des situations (se nourrir des situations pour grandir), un épanouissement.


Cette question nous parait essentielle dans le cadre de l’enseignement supérieur qui est le nôtre. Que visons-nous pour nos étudiantes et étudiants ? Qu’entendons-nous par formation de haute qualité ? 


Vers l’approche interactionniste

Ce développement dont elle parle, dans le cadre « d’organisations apprenantes », peut prendre la forme du développement de compétences. S’intéresser au développement des compétences, c’est se poser, selon Solveig Fernagu, 3 questions essentielles : 

  1. Comment les processus d’apprentissage opèrent dans les contextes de travail et de formation ?
  2. Quelles sont les caractéristiques des environnements de travail et de formation qui influent sur ces processus ?
  3. Comment dynamiser les environnements pour qu’ils soient plus apprenants ?

Pour traiter ces questions, Solveig Fernagu, s’appuie sur le triangle de Guy Le Boterf (2002) qui explique qu’être compétent c’est « que l’on sait, que l’on peut et que l’on veut », « La compétence est donc quelque chose de singulier, de contextualisé, de personnel ».

Adaptation du schéma proposé par Le Boterf (2002)

Elle attire notre attention sur le fait que dans un certain nombre de démarches pour le développement des compétences, on considère que « les individus sont capables de se prendre en charge dans leur développement et que c’est à eux d’aller mobiliser les ressources (internes) dont ils ont besoin ». Ainsi, l’individu a « des capacités à être et à faire et peut donc se débrouiller des évènements ». C’est ce qu’elle appelle l’approche délégataire/dispositionnelle. Par exemple, c’est considérer qu’une nouvelle personne dans un nouvel emploi (nouvelle recrue, stagiaire, etc.) doit être « autonome », pourvoir se débrouiller, pour découvrir son environnement de travail, ses collègues, ses missions etc.

Une autre approche, l’approche ressourciste, consiste à mettre en place des ressources auxquelles l’individu devra s’adapter. Par exemple, c’est « mettre à disposition de nombreuses ressources, humaines, matérielles, techniques etc. sous forme de formation, d’outil, d’équipement et que de facto, cela se transformera en apprentissage ». Solveig Fernagu précise : « Ce n’est pas parce que l’on met des espaces collaboratifs en ligne que les élèves vont apprendre à travailler ensemble ».

Elle nous propose aussi de faire le lien et de permettre la rencontre entre l’individu et l’organisation, entre les ressources et les dispositions, grâce à une approche interactionniste, celle sur les capabilités. En effet, l’objectif est bien de réconcilier les différentes approches autour de l’individu, qui sont souvent très psychologiques, et celles autour des organisations, plus souvent sociologiques, en proposant d’étudier la manière dont les individus et les organisations interagissent. Cette approche permet donc d’étudier la nature capacitante des environnements, des ressources mises à dispositions, par l’étude des interactions entre les uns et les autres et d’identifier les environnements pouvant être capacitants, incapacitants ou décapacitants.


En découvrant ou redécouvrant l’enregistrement de cette intervention de Solveig Fernagu, nous vous invitons à réfléchir à ces questions qui relèvent, au sein des établissement de formation, de nos pouvoirs d’agir :

Comment apprécier et exploiter le potentiel d’apprentissage d’environnement de travail ou de formation ?

Comment permettre aux apprenants de saisir des opportunités de développement qui existent dans ces environnements ?


Les communications sont à ce jour disponibles sur le site de présentation du programme du colloque et vous retrouverez prochainement les actes du colloque référencés sur le site d’archives ouvertes HAL. Les actes QPES 2019 « (Faire) coopérer pour (faire) apprendre ? » sont consultables ici.

Mode hybride

Terme utilisé pour désigner tout cours ou toute formation reposant sur une alternance entre cours en présentiel et cours à distance, ou bien cours en asynchrone (temps différé) et cours en synchrone (en simultané).

Présentiel enrichi

Utilisation d’un environnement numérique principalement pour y déposer des ressources complémentaires que les étudiants consulteront dans le cadre de leur travail personnel, en dehors des heures maquettes et sans suivi pédagogique.

Maëlle Crosse

Désireuse d’offrir un soutien pédagogique de qualité aux enseignants, j’inscris la DPI dans une démarche d’amélioration continue et favorise l’intelligence collective par le partage et le développement de la collaboration. 

Marion Apffel

Mon cœur de mission est la réussite étudiante, en particulier des premières années ; je travaille donc avec les équipes pédagogiques pour développer le tutorat, les tests de positionnement, la remédiation, avec une forte coloration e-learning. 

Nolwenn Quéré

Titulaire d’un doctorat en sciences de l’éducation, mon travail de recherche porte sur les questions du développement professionnel enseignants en lien avec le travail collectif. Après avoir exercé 5 ans à l’INSPE de Bretagne, j’ai intégré La Rochelle Université il y a 2 ans pour hybrider les mineures métiers avant de travailler sur la cartographie des compétences de l’offre de formation.
 
Aujourd’hui à la direction de la DPI, l’équipe et moi-même renforçons l’accompagnement proposé aux enseignants pour soutenir le développement de nouvelles pratiques (numérique, approche par compétences, pédagogies actives etc.) en cohérence avec les besoins et les temporalités de chacun.

Dilan Job

dilan job

Ingénieur pédagogique de formation, j’ai exercé cette fonction pendant 2 ans au sein de l’IUT de Mulhouse. Désormais à La Rochelle Université, mon rôle est d’accompagner les enseignantes et enseignants dans la conception, le développement, la mise en œuvre et l’évaluation de leurs cours. J’ai également pour mission d’intégrer les contenus e-learning des enseignant·es sur Moodle. Je m’adapte aux besoins, aux disponibilités ainsi qu’au rythme de chacun.

Stéphanie Orizet

J’accompagne les acteurs de l’université dans l’appropriation des outils numériques pour l’enseignement (Moodle, outils de webconférence, etc) et je conçois des dispositifs techniques et de nouveaux services numériques pour la communauté universitaire.  

Christel Terrasson

J’ai pour mission de coordonner le déploiement audiovisuel de dispositifs d’enseignement hybride au sein des établissements partenaires. Mon écoute et mon expérience de la chaîne de production audiovisuelle me permettent de vous accompagner sur vos projets d’hybridation. 

Chloé Goudounesque

Je m’appelle Chloé et je suis originaire d’Ile de France. Je vais entamer ma 4e année à La Rochelle, alors peut-être qu’un jour je serais une vraie rochelaise ! Je suis diplômée d’un bac +3 en Web design et communication graphique, et je suis une passionnée d’illustration !


Mes missions au sein de la DPI consistent à accompagner les enseignant·es dans l’hybridation et aider à la conception de supports visuels (schémas, illustrations, visuels pour des capsules vidéo…). Alors n’hésitez-pas à me contacter !

Cédric Rochereul

J’accompagne les acteurs de l’Université, qu’ils soient étudiant·es ou enseignant·es-chercheur·ses, dans leur processus de création audiovisuelle, de l’écriture à la diffusion, en passant par la captation et le montage. 

Ana - Maria Constantin

Passionnée par l’innovation pédagogique, titulaire d’un doctorat en Sociologie et en Sciences de l’éducation, je travaille depuis plusieurs années sur la transformation des pratiques pédagogiques dans l’enseignement supérieur (Université de Poitiers, Université de Tours et La Rochelle Université). Je m’appuie sur plus de 15 ans d’expérience dans l’enseignement et la formation (niveau primaire, sécondaire et enseignement supérieur).

 

Mes sujets de prédilection?

La réussite étudiante (motivation, apprentissage, méthodologie de travail universitaire), la mise en place des nouvelles pratiques pédagogiques (pédagogies actives, approche par problème/ approche par projet, hybridation des enseignements/ FOAD), évaluation en ligne/ à distance, l’intégrité académique (la fraude, le plagiat).

Dominique Besse

Je suis à votre écoute pour tous vos  projets audiovisuels en pédagogie, recherche ou institutionnel, que ce soit de la captation d’évènement ou de la réalisation  vidéo, en passant par le prêt de matériel et les conseils. 

Blocs de compétences

  • Bloc 1 : Planifier des activités d’apprentissage et d’évaluation
  • Bloc 2 : Communiquer / Animer en situation d’enseignement-apprentissage
  • Bloc 3 : Accompagner les étudiants dans leur démarche d’apprentissage
  • Bloc 4 : Adopter une représentation de l’acte d’enseigner et d’apprendre
  • Bloc 5 : Développer une pratique réflexive à l’égard de sa pratique pédagogique
  • Bloc 6 : Travailler en équipe à la réalisation de projets ou de programmes
  • Bloc 7 : Agir de manière éthique et responsable en contexte d’enseignement

Mourad Al Natour

De l’installation du matériel à la mise en ligne des vidéos en passant par la captation, je suis toujours disponible à vos côtés pour réaliser vos projets, pour l’enseignement, la recherche et la communication.

TEA, pour « Travail étudiant accompagné », est une modalité de cours, au même titre que le CM et le TP, qui vise à favoriser la pédagogie active.

RePer

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