Le 4 janvier est la Journée mondiale du braille, c’est donc l’occasion d’explorer la question de l’accessibilité des ressources numériques de tous les membres de la communauté universitaire : étudiant·es, mais aussi enseignant·es et personnels.
Tenir compte des situations de handicap de vos destinataires
Le référentiel général d’amélioration de l’accessibilité (RGAA) préconise de viser 4 critères dans la conception et la diffusion de contenus numériques. Ils doivent être perceptibles, utilisables, compréhensibles et robustes. Comment ces qualités se retrouvent-elles dans les contenus pédagogiques ?
Perception par les sens
Un contenu exclusivement écrit peut exclure les personnes non-voyantes et un contenu exclusivement audio peut exclure les personnes sourdes. Des solutions simples à mettre en place existent pour remplir ce critère, par exemple en proposant systématiquement les contenus en format écrit et audio, avec une transcription de vidéo à télécharger ou des sous-titres ou un enregistrement audio du texte ou une mise en page structurée de façon à être lisible pour un logiciel de transcription en braille.
Utilisation : quand on ne peut pas naviguer “à vue”
Le contenu est perceptible, encore faut-il que votre étudiant·e en situation de handicap puisse y accéder en naviguant dans l’environnement numérique, comme Moodle, pour pouvoir l’utiliser. La présence explicite et l’agencement des fonctionnalités et des informations sont essentiels pour que les contenus soient effectivement utilisés.
Une personne dyslexique aura des difficultés de lecture avec certaines polices de caractères ou une mise en page serrée et surchargée : cette information n’est pas utilisable pour cette personne. Par ailleurs, un outil de synthèse vocale doit être capable de distinguer la hiérarchie de l’information (titres, paragraphes, parties importantes, moins importantes etc.)
Compréhension des contenus exprimés
Parmi ces actions pour favoriser l’inclusion informationnelle, l’Union Européenne propose un guide des Règles européennes pour une information facile lire et à comprendre. Cette approche a été développée pour rendre accessible la formation pour adultes aux personnes en situation de handicap intellectuelle. Les règles concernent autant la mise en page, qui limite le nombre de mots par ligne que la formulation des phrases.
Cette approche de prime abord déconcertante, car elle rompt avec les habitudes stylistiques, syntaxiques et lexiques de beaucoup d’universitaires, permet de repenser notre façon de communiquer à autrui. Il y a un équilibre délicat à trouver entre sa propre façon de s’exprime – qui peut impliquer le plaisir du verbe, de la belle phrase, du mot rare – et la nécessité d’être compris·e par ses destinataires, quelle que soit leur situation.
Robustesse des solutions numériques
L’offre en termes d’applications numériques, de navigateurs ou encore de logiciels numériques croît de façon exponentielle ; c’est d’autant plus vrai (mais pas que) pour les personnes en situation de handicap qui doivent s’équiper pour accéder aux contenus. Or, ces outils numériques qui transmettent l’information doivent être compatibles avec le format de votre contenu. Certaines fonctionnalités peuvent être impossibles avec un navigateur Internet aussi vous pouvez tester vos contenus sur plusieurs d’entre eux pour éliminer les éléments qui ne seraient pas pris en charge par tous.
Inclure vraiment tout le monde
Au-delà du handicap, la plupart de ces aménagements profiteront à l’ensemble des usagers et usagères. En effet, un contenu structuré, aéré, disponible en plusieurs formats, via différents outils numériques le rend accessibles dans la plupart des situations de vie de vos destinataires. Certaines personnes manifestent aussi des préférences pour des formats, par goût personnel ou selon les situations : on peut par exemple lire le cours pour se concentrer et prendre des notes une première fois, puis l’écouter plus tard pour se remémorer.
Comment m’y prendre pour améliore l’accessibilité de mes contenus ?
Les services publics ont l’obligation de rendre leurs contenus numériques accessibles à des degrés et des formats recensés par le RGAA (version 4 depuis 2021). Ce document se compose également d’un guide contenant les critères concrets à appliquer pour garantir la meilleure accessibilité. D’une manière générale, ces critères contribuent grandement à améliorer la qualité des contenus numérique et web.
Si la connaissance de ce document nous paraît indispensable, vous pouvez aussi consulter le Guide sur l’accessibilité des ressources numériques pédagogiques, conçus par l’Université de Strasbourg et adapté aux besoins des enseignant·es : https://documentation.unistra.fr/Catalogue/Services_pedagogiques/Ressources_Accessibles/co/guideWeb.html
Il propose des mesures concrètes et réalistes à appliquer et une partie est consacrée à Moodle.
Plus spécifiquement, il est possible de se rapprocher de la Direction des Pédagogies Innovantes et du Relais Handicap pour réfléchir ensemble aux mesures qu’il est possible de mettre en place.